15 Sep
15Sep


62 ans aujourd’hui, encore plus demain. Pas une année ne se passe sans que le gouvernement n’évoque une nécessaire réforme du régime de retraite. Les mêmes mots reviennent toujours : allonger la durée de cotisations, décaler l’âge de départ à la retraite. Comment dans ce contexte partir plus tôt à la retraite. Tour d’horizon d’astuces connues ou méconnues à votre disposition.

La solution j’ai assez bossé : les carrières longues.

Pour bénéficier de cette solution vous devez justifier de trimestres cotisés avant vos 20 ans.

Si vous avez cotisé 5 trimestres avant vos 16 ans (4 si vous êtes nés en octobre, novembre ou décembre) vous pourrez partir à la retraite dès 58 ans si à cette date vous avez acquis 8 trimestres de plus que le nombre de trimestres requis afin de bénéficier d’une retraite à taux plein.

Ex : Si vous êtes né en 1960 l’âge légal de la retraite est de 60 ans et le nombre de trimestre à cotiser est de 167 afin de prétendre à une retraite à taux plein.

Avec le dispositif carrière longue si vous justifiez de 5 ou 4 trimestres cotisés avant vos 16 ans (selon le mois de naissance) alors vous pourrez bénéficier d’une retraite à taux plein dès que vous justifiez de 167 + 8 soit 175 trimestres cotisés. Ce qui pourrait vous permettre de partir à la retraite dès 58 ans.

Plus d’informations selon votre année de naissance sur le site service-public.fr :

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F13845

La solution santé : l’incapacité permanente.

Vous avez été victime d’un ou plusieurs accidents du travail ou d’une maladie professionnelle et il en a  résulté pour vous une incapacité permanente alors vous pouvez peut être bénéficier d’une retraite anticipée à taux plein dès l’âge de 60 ans.

Cela est automatique si vous souffrez d’une incapacité permanente avec un taux de 20% ou plus.

Si le taux de votre incapacité est compris entre 10 et 20% alors il vous faudra justifier avoir été exposé à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels durant au moins 17 ans.

Les facteurs de risques professionnels sont définis à l’article L4161-1 du Code du Travail (https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000035640694&cidTexte=LEGITEXT000006072050&dateTexte=20171001) et comprennent notamment les manutentions, le bruit, le travail de nuit.

La solution à laquelle on n’a pas pensé : rupture de contrat de travail et chômage.

Si vous avez plus de 55 ans et que vous perdez involontairement votre emploi (licenciement ou rupture conventionnelle) alors dans ce cas vous pouvez être pris en charge par Pôle Emploi durant 36 mois.

Durant ces 36 mois vous cotisez pour la retraite.

Une perte involontaire d’emploi est caractérisée soit par un licenciement (même pour faute grave) ou une rupture conventionnelle.

Ainsi, s’il vous reste 3 ans ou moins à cotiser il peut être opportun de réfléchir à l’opportunité d’une rupture de votre contrat de travail.

La solution adéquate étant la conclusion d’une rupture conventionnelle laquelle vous permettra de disposer d’une indemnité de rupture (laquelle sera conséquente si vous avez une ancienneté importante) qui sera dans tous les cas plus importante qu’une indemnité de mise à la retraite.

Quel serait l’intérêt de mon employeur de m’accorder une rupture conventionnelle afin que je parte plus tôt à la retraite me dirait-vous ?

Si vous disposez d’un salaire élevé et d’avantages liés à votre ancienneté, il pourrait être avantageux pour votre employeur de conclure avec vous une rupture conventionnelle et d’engager un salarié junior à votre place. Tout ceci dépend bien sûr du poste que vous occupez mais pur un grand nombre de postes l’économie de salaire réalisée par l’employeur sur 3 ans peut couvrir l’indemnité de rupture conventionnelle.

L’autre solution si la voie de la rupture conventionnelle est fermée est le licenciement.

Il peut s’agir :

  • D’un licenciement économique pour lequel vous percevez une indemnité de licenciement et pouvez être pris en charge durant  1 an dans le cadre du CSP et ne pas perdre de salaire.
  • D’un licenciement pour inaptitude si le médecin du travail estime que vous n’êtes plus apte à tenir votre poste. Vous percevrez votre indemnité de licenciement.
  • D’un licenciement pour cause réelle et sérieuse ou faute simple. Vous percevrez votre indemnité de licenciement.
  • D’un licenciement pour faute grave ou lourde. Vous ne percevrez pas d’indemnités.

Dans tous les cas ces ruptures vous ouvrent le droit à une prise en charge par Pôle Emploi durant 3 ans si vous avez plus de 55 ans et si vous avez travaillé durant 2 ans avant la rupture.

Cette solution peut être adaptée dans la cadre d’un plan de départs volontaires ou de rupture conventionnelle collective mis en place dans votre entreprise.

La solution j’ai des fonds : le rachat de trimestres.

Si vous avez des fonds et que vous avez suivi des études universitaires, été en apprentissage, eu des années incomplètes de cotisations, été assistante maternelle de 1975 à 1990, vous pouvez racheter des trimestres afin de partir plus tôt à la retraite.

Ci-joint lien vers le simulateur officiel de rachat de trimestres afin d’évaluer le montant de votre rachat :

https://www.legislation.cnav.fr/Pages/bareme.aspx?Nom=vplr_cout_par_trimestre_bar

La solution idéale : le plan de départs sans départs.

Il s’agit d’une solution qui peut être mis en place dans le cadre de restructurations d’entreprises et qui se rencontre souvent lorsque des entreprises ou groupes américains acquièrent des firmes françaises.

Il s’agit de payer les gens afin qu’il reste chez eux jusqu’à la retraite.

Pour résumer, vous restez salarié de l’entreprise jusqu’à votre départ à la retraite, lorsque vous remplissez les conditions pour, mais vous êtes dispensé de vous présenter au travail. En contrepartie vous acceptez que votre salaire diminue durant cette période de pré-retraite durant laquelle vous êtes toujours salarié de l’entreprise avec tous les avantages que cela inclue (vous percevez un salaire, avez droit à la mutuelle, les prestations du CE…).

C’est la solution idéale mais rare.

La solution entrepreneuriale : utiliser ses réserves pour valider des trimestres.

Si vous êtes entrepreneur et que vous disposez de réserves financières au sein de votre entreprise alors il peut être possible pour vous d’avancer votre départ à la retraite.

En effet, vous devez disposer d’un revenu de 6.180€ par an afin de valider 4 trimestres.

Ainsi, si vous disposez de réserves suffisantes afin de vous verser un salaire annuel de 6180€ et de payer les charges afférentes à votre société jusqu’à ce que vous atteigniez l’âge légal de retraite ou bénéficiez de suffisamment de trimestres, alors vous pouvez arrêter de travailler et partir à la retraite plus tôt.

Il suffira que chaque année vous vous soyez versé 6180€, soit 1.545€ par trimestre, 515€ par mois et vous aurez validé vos trimestres sans travailler.

Si vous disposez de réserves importantes vous pouvez bien entendu vous verser plus.


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